Introduction
Alors que la volatilité boursière secoue les marchés, certains investisseurs découvrent avec inquiétude la baisse de la valeur liquidative de leurs produits structurés. Pourtant, cette donnée, souvent mal interprétée, ne reflète qu’imparfaitement la performance finale de ces instruments. À la croisée entre obligation et produit dérivé, le produit structuré suit ses propres logiques de valorisation. Cet article vous explique, en profondeur mais avec clarté, pourquoi la valeur liquidative baisse… sans que cela soit toujours synonyme de perte. Et surtout, pourquoi il est essentiel de rester stratégique.
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Qu’est-ce qu’un produit structuré ?
Définition et typologies : capital garanti, à barrière, autocall, etc.
Un produit structuré est un instrument d’investissement hybride, construit sur mesure à partir de deux briques : une composante obligataire (souvent pour la protection partielle ou totale du capital) et une composante optionnelle liée à un ou plusieurs actifs sous-jacents (actions, indices, taux…). Il existe plusieurs types de produits structurés, les plus courants étant :
- Les produits à capital garanti, à échéance fixe, privilégiés par les investisseurs prudents.
- Les autocallables, qui peuvent se rembourser de façon anticipée si certaines conditions sont remplies.
- Les produits à barrière de protection, qui permettent de capter du rendement tout en offrant une protection conditionnelle du capital.
Chaque structure répond à un scénario de marché spécifique et doit être choisie en fonction de l’horizon d’investissement et du profil de risque.
Pourquoi les investisseurs fortunés y recourent-ils ?
Pour un chef d’entreprise, les produits structurés offrent un double intérêt :
- Décorrélation partielle des marchés financiers, utile en phase de cession ou de réallocation patrimoniale.
- Optimisation fiscale, via leur intégration en contrat de capitalisation, Plan Epargne Retraite, assurance-vie ou dans une holding patrimoniale.
C’est un outil d’ingénierie financière, bien plus qu’un simple placement.
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Avantages et inconvénients structurels
Les principaux atouts résident dans la personnalisation du couple rendement/risque, la visibilité des scénarios de gain, et une protection du capital.
Mais attention : ces produits sont complexes, peu liquides, et leur valorisation intermédiaire (la VL) peut être trompeuse. Un accompagnement personnalisé est donc indispensable.
La valeur liquidative d’un produit structuré : une donnée technique
Définition de la valeur liquidative (VL) et fréquence de calcul
La valeur liquidative (VL) représente le prix théorique auquel un produit structuré pourrait être vendu à un instant T. Elle est calculée généralement de façon hebdomadaire ou mensuelle, sur la base de plusieurs variables : performance des sous-jacents, volatilité implicite, taux d’intérêt, durée résiduelle, et valeur des options intégrées.
Contrairement à un fonds classique, la VL d’un produit structuré n’intègre pas seulement le marché, mais également la mécanique financière interne de la structure.
Pourquoi la VL peut fortement varier sans remettre en cause le scénario final
En phase de turbulence sur les marchés, la VL peut chuter brutalement, notamment si les sous-jacents franchissent certaines barrières. Pourtant, cela ne signifie pas que l’investisseur perdra de l’argent à l’échéance.
La majorité des produits structurés comportent des effets de mémoire ou des mécanismes de remboursement anticipé qui peuvent se déclencher plus tard, même après une VL dégradée temporairement.
Valeur Liquidative vs valeur de remboursement à échéance : deux temporalités, deux logiques
La confusion vient souvent de là : la VL est une photo instantanée, alors que le remboursement final suit une logique binaire (barrière atteinte ou non, condition remplie ou non). Un produit peut afficher 70 % de VL à mi-parcours, puis rembourser 100 % + coupon à l’échéance.
C’est pourquoi la VL ne doit jamais être interprétée isolément, sans analyse du scénario structurant.
Pourquoi la VL peut chuter (et pourquoi il ne faut pas paniquer)
L’impact des marchés sous-jacents (indices, actions, volatilité implicite)
La valeur liquidative d’un produit structuré dépend directement de l’évolution de ses actifs sous-jacents (indice boursier, action, panier…). Une baisse marquée de ces derniers entraîne mécaniquement une baisse de la VL.
Mais ce n’est pas tout : la volatilité implicite, souvent méconnue, joue un rôle crucial. Lorsque les marchés deviennent nerveux, la volatilité augmente, ce qui dégrade la valorisation des options intégrées… et donc la VL.
Le poids du mark-to-market dans la valorisation
La valorisation d’un produit structuré repose sur une logique de mark-to-market : il est évalué comme s’il devait être vendu immédiatement. Or, cette logique pénalise fortement les produits en période intermédiaire, surtout si le scénario favorable est simplement différé.
Ce mode de calcul ne reflète ni le potentiel futur, ni la mécanique finale prévue par la structure.
Exemple concret : produit autocall sur l’Euro Stoxx 50 en baisse à mi-parcours
Prenons un produit autocall lié à l’Euro Stoxx 50, avec un coupon annuel de 8 % et une barrière de protection à -40 %. Si, à mi-parcours, l’indice est à -30 %, la VL peut tomber à 70 % voire moins.
Et pourtant, si l’indice remonte d’ici l’échéance au-dessus de son niveau initial, le produit pourra se rembourser à 100 % + coupon. La baisse intermédiaire de la VL ne préjuge donc en rien de l’issue finale.
Comment le scénario final peut tout inverser (effet de mémoire, barrières de protection)
Les produits structurés intègrent souvent des filets de sécurité : barrière de protection du capital, effet mémoire pour les coupons manqués, et possibilité de remboursement anticipé. Autrement dit, même après une forte baisse temporaire, le scénario final peut réactiver l’ensemble des coupons et restituer le capital. La patience est ici une véritable stratégie.
Stratégie patrimoniale : comment gérer la baisse de VL intelligemment
Éviter les arbitrages précipités
Lorsque la valeur liquidative chute, la première tentation est souvent de sortir rapidement du produit. Pourtant, céder en cours de vie revient à activer une perte latente. Dans la majorité des cas, les conditions de marché se redressent partiellement, voire totalement, à l’approche de l’échéance. Un arbitrage précipité peut donc cristalliser une moins-value injustifiée.
L’importance d’un conseil personnalisé en gestion privée
Chaque produit structuré a ses propres paramètres techniques. Analyser une VL sans tenir compte de la structure exacte, de la durée restante ou de la barrière de protection conduit à des décisions biaisées. Un conseiller spécialisé en allocation patrimoniale est le seul à même de fournir une lecture stratégique de la situation, en lien avec votre fiscalité et vos objectifs.
Diversification : produits structurés, fonds, private equity, immobilier
Face à l’incertitude, la diversification reste la meilleure protection. Les produits structurés doivent s’intégrer dans une allocation plus large, équilibrée entre classes d’actifs : fonds flexibles, immobilier de rendement, private equity…
Cette approche globale absorbe mieux les à-coups de valorisation.
Revaloriser les produits en cas de fenêtre de rachat ou d’option autocall
Certains produits offrent des fenêtres de remboursement anticipé (autocall) ou des opportunités de revente en cas de remontée des sous-jacents.
Plutôt que de vendre à perte, il est parfois plus judicieux de patienter jusqu’à la prochaine date d’observation favorable, où la VL se recalculera sur des bases plus solides.
Produits structurés et horizon d’investissement : une question de temporalité
Les produits structurés ne sont pas faits pour être observés au jour le jour
Contrairement à un fonds actions ou obligataire, un produit structuré n’est pas conçu pour être évalué en continu. Sa logique repose sur un scénario défini dès l’origine, avec des conditions précises de remboursement, souvent activées à échéance ou à dates fixes. Suivre sa VL au quotidien peut donc générer plus d’angoisse que d’information utile.
Adapter la durée d’investissement à son projet patrimonial
Un produit structuré s’inscrit dans une stratégie patrimoniale globale. Il peut servir à sécuriser une trésorerie de holding sur 4 à 6 ans, à lisser une phase de réinvestissement après cession d’entreprise, ou à générer du rendement régulier en phase de capitalisation.
L’essentiel est d’aligner la maturité du produit avec votre horizon de besoin : transmission, désinvestissement progressif, acquisition immobilière…
Ne pas confondre liquidité perçue et liquidité réelle
Même si certains produits structurés sont logés en assurance-vie ou compte-titres et théoriquement "rachetables", leur liquidité réelle dépend de leur VL.
Se désengager en cours de vie, c’est souvent accepter un prix décoté, alors qu’un maintien jusqu’à l’échéance permet de bénéficier pleinement du mécanisme structurant. Autrement dit : le vrai rendement se juge à la sortie, pas à mi-chemin.
Conclusion
La valeur liquidative d’un produit structuré ne doit jamais être considérée comme une photographie fidèle de sa rentabilité finale. Ces instruments demandent un suivi éclairé, une vision long terme et surtout un accompagnement sur-mesure. Dans un univers aussi technique, la vraie valeur ajoutée réside dans le conseil patrimonial de haut niveau.
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