Stratégie patrimoniale 

Qu’est-ce que l’Owner Buy Out (OBO) - Le rachat à "soi-même"

Publié le
12/11/2025

Introduction

Vous êtes dirigeant d'entreprise ou propriétaire d'un patrimoine immobilier locatif ? Vous vous interrogez sur les meilleures stratégies pour optimiser votre fiscalité, préparer votre transmission ou simplement diversifier votre patrimoine sans tout céder ? L'OBO, ou Owner Buy Out, pourrait bien être la solution patrimoniale que vous recherchez.

Cette technique financière encore méconnue du grand public permet de "se racheter à soi-même ». Plus qu'un simple montage financier, l'OBO s'impose aujourd'hui comme un véritable outil de gestion patrimoniale.

Dans cet article, nous décryptons pour vous le fonctionnement de l'OBO, ses multiples avantages dans une stratégie patrimoniale globale, et les conditions de réussite pour mettre en place cette opération en toute sécurité. Ainsi, découvrez comment l'OBO peut transformer votre approche patrimoniale.

Qu'est-ce que l'OBO (Owner Buy Out) ?

Définition de l'Owner Buy Out

L'OBO, acronyme d'Owner Buy Out, désigne littéralement un "rachat par soi-même". Cette opération financière consiste pour un dirigeant ou un propriétaire à vendre son entreprise ou son bien immobilier à une société holding qu'il contrôle lui-même. Contrairement à une cession classique, l'OBO permet de transformer une partie de son patrimoine en liquidités tout en conservant le contrôle opérationnel et stratégique de l'actif.

On distingue principalement deux types d'OBO. L'OBO d'entreprise concerne la reprise de parts sociales d'une société d'exploitation par son dirigeant-actionnaire. L'OBO immobilier, de plus en plus prisé, porte sur la vente d'un bien immobilier locatif à une société nouvellement créée. Dans les deux cas, l'objectif reste identique : optimiser la structure patrimoniale tout en générant des liquidités immédiates.

Le mécanisme de l'OBO en pratique

Le processus de mise en œuvre d'un Owner Buy Out suit une logique financière précise.

La première étape consiste à créer une holding patrimoniale. Le propriétaire constitue une nouvelle société, généralement soumise à l'impôt sur les sociétés, destinée à devenir l'acquéreur. Il peut y apporter une partie de ses titres ou droits en apport en nature, ce qui lui confère immédiatement le contrôle de cette structure.

Vient ensuite la phase cruciale du financement de l'opération. La holding va racheter les parts restantes ou l'actif immobilier grâce à un montage financier hybride. D'une part, un emprunt bancaire classique est contracté par la holding, couvrant généralement 60 à 70% du prix d'acquisition. D'autre part, le vendeur (qui est aussi l'associé de la holding) consent un crédit-vendeur, matérialisé par une inscription en compte courant d'associé. Cette double source de financement permet de limiter l'apport initial en trésorerie.

Le troisième volet concerne les flux financiers et le remboursement de la dette. La société cible ou l'immeuble génère des revenus : dividendes pour une entreprise, loyers pour un bien immobilier. Ces flux remontent vers la holding qui les utilise pour rembourser l'emprunt bancaire et le compte courant. Le propriétaire initial perçoit ainsi régulièrement des remboursements de compte courant, bénéficiant d'une fiscalité bien plus favorable que celle applicable aux revenus fonciers ou salaires.

Les avantages de l'OBO dans une stratégie patrimoniale

Générer des liquidités sans perdre le contrôle

L'un des atouts majeurs de l'OBO réside dans sa capacité à débloquer des liquidités immédiates tout en préservant le contrôle de l'actif. Cette caractéristique unique le distingue d'une cession classique où le propriétaire perd définitivement la maîtrise de son bien ou de son entreprise.

Grâce au cash-out réalisé lors de l'opération, le dirigeant ou le propriétaire perçoit immédiatement une somme substantielle correspondant au prix de vente. Ces liquidités peuvent être réinvesties sur différents supports financiers pour diversifier son patrimoine : assurance-vie, produits structurés, SCPI…

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Contrairement à une vente pure et simple, l'OBO permet de conserver sa qualité d'actionnaire majoritaire via la holding. Le propriétaire initial continue de percevoir les bénéfices futurs de l'entreprise ou les revenus locatifs de l'immeuble, puisqu'il contrôle la société propriétaire. Cette double position offre un avantage psychologique non négligeable : l'entrepreneur reste impliqué dans la gestion et le développement de l'actif qu'il connaît parfaitement, tout en ayant sécurisé une partie significative de son patrimoine.

Optimisation fiscale de l'OBO

L'optimisation fiscale constitue sans doute l'argument le plus convaincant en faveur de l'OBO, que ce soit dans sa version entreprise ou immobilière.

Pour l'OBO d'entreprise, l'avantage fiscal réside principalement dans le mécanisme du régime mère-fille. Lorsque la holding détient au moins 5% du capital de la société d'exploitation, elle bénéficie d'une exonération de 95% sur les dividendes remontés par la filiale. Seule une quote-part de 5% reste imposable à l'impôt sur les sociétés, censée couvrir les frais et charges. Cette fiscalité particulièrement favorable permet à la holding d'utiliser la quasi-totalité des dividendes pour rembourser la dette bancaire et le compte courant d'associé. Le dirigeant récupère ainsi progressivement son capital sous forme de remboursement de compte courant, totalement exonéré d'impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux.

Pour l'OBO immobilier, le passage à l'impôt sur les sociétés transforme radicalement la fiscalité applicable. Les revenus fonciers, soumis au barème progressif de l'impôt sur le revenu pouvant atteindre 45% auxquels s'ajoutent 17,2% de prélèvements sociaux, sont remplacés par l'impôt sur les sociétés. La société propriétaire bénéficie d'un taux réduit de 15% sur les premiers 42 500 euros de bénéfices, puis 25% au-delà. Cette première économie fiscale est déjà substantielle pour les patrimoines générant des revenus locatifs élevés.

Le véritable effet de levier fiscal, commun aux deux types d'OBO, intervient lors du remboursement du compte courant d'associé. Là où le propriétaire percevait auparavant des loyers ou des dividendes taxables, il reçoit désormais des remboursements totalement exonérés d'impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux.

La diminution du revenu fiscal de référence constitue un avantage collatéral non négligeable dans les deux configurations.

Un outil de transmission successorale puissant

Au-delà des avantages fiscaux immédiats, l'OBO se révèle un instrument particulièrement efficace pour préparer la transmission de son patrimoine aux générations futures.

Le principe repose sur un effet de levier successoral remarquable. Au moment de la constitution de l'OBO, la société holding est fortement endettée : elle doit rembourser l'emprunt bancaire et le compte courant d'associé dont les montants cumulés correspondent à la valeur de l'actif acquis. La valeur nette de la société est donc quasi nulle, voire négative dans les premières années. C'est précisément ce moment que le propriétaire doit saisir pour transmettre les parts sociales à ses enfants.

La donation des parts de holding à valeur réduite permet de transmettre un patrimoine significatif sans fiscalité ou presque.

Au fil des années, la dette se rembourse progressivement grâce aux revenus générés par l'actif. Les enfants voient ainsi la valeur de leurs parts augmenter mécaniquement sans aucune fiscalité supplémentaire. Ils recevront in fine un patrimoine reconstitué sans avoir supporté de droits de donation significatifs. Cette transmission progressive et maîtrisée offre également l'avantage de permettre au donateur de conserver l'usufruit des parts, lui garantissant le contrôle et les revenus sa vie durant, tandis que les enfants détiennent déjà la nue-propriété.

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Comment réussir son OBO : prérequis et points de vigilance

Évaluer la faisabilité de votre projet d'OBO

Avant d'envisager un Owner Buy Out, une analyse rigoureuse de votre situation patrimoniale s'impose pour déterminer si cette stratégie correspond réellement à vos objectifs et contraintes.

Le premier critère concerne la rentabilité et la stabilité de l'actif. Pour un OBO immobilier, le bien doit générer des revenus locatifs suffisants et réguliers pour assurer le remboursement de la dette bancaire et du compte courant. Pour un OBO d'entreprise, la société doit afficher une rentabilité récurrente, une trésorerie saine et des perspectives de développement solides.

L'absence ou la faiblesse de la plus-value latente constitue un critère décisif. L'OBO perd tout son intérêt si la vente génère une taxation importante au titre des plus-values immobilières ou sur cessions de titres.

La capacité de remboursement représente le troisième pilier fondamental de l'analyse préalable. L'endettement de la holding ne doit pas assécher la trésorerie ni compromettre les investissements futurs ou le train de vie du propriétaire. La règle d'or consiste à ne pas mobiliser plus de 70 à 80% du résultat net ou des revenus locatifs pour le service de la dette.

Choisir le bon montage selon votre profil

L'OBO n'est pas une opération standardisée. Le choix du montage dépend de votre profil d'investisseur, de vos objectifs patrimoniaux et de votre appétence au risque.

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L'OBO pur, également appelé sponsorless, convient aux entrepreneurs et propriétaires souhaitant conserver un contrôle total sans dilution de capital. Le propriétaire crée une holding et y apporte environ 50% de ses titres ou droits. La holding contracte ensuite un emprunt bancaire pour racheter les parts restantes. Ce montage s'adresse particulièrement aux dirigeants de PME en pleine maturité, aux professionnels libéraux détenant leur société d'exercice, ou aux propriétaires d'immeubles de rapport générant des revenus locatifs élevés.

La répartition optimale du financement doit respecter un équilibre entre effet de levier et sécurité financière. Le crédit-vendeur offre une flexibilité précieuse avec des modalités de remboursement adaptables. Cette souplesse facilite l'obtention du financement bancaire en démontrant l'implication du vendeur dans la réussite de l'opération.

Conclusion

L'OBO représente une opportunité patrimoniale majeure pour les dirigeants et propriétaires immobiliers : générer des liquidités, optimiser sa fiscalité et préparer sa transmission en conservant le contrôle de ses actifs. Toutefois, la réussite de cette opération repose sur une analyse approfondie de votre situation et un accompagnement professionnel rigoureux.

Entre avantages fiscaux considérables et exigences techniques, l'Owner Buy Out nécessite une expertise pointue pour éviter les écueils juridiques et maximiser les bénéfices patrimoniaux. Chaque projet est unique et mérite une étude personnalisée adaptée à vos objectifs.

Vous souhaitez savoir si l'OBO est adapté à votre situation ? Les experts d'Etsa Patrimoine analysent votre patrimoine et vous accompagnent dans la mise en place de solutions sur mesure

Qu'est-ce qu'un OBO concrètement ?

L'OBO (Owner Buy Out) consiste à vendre son entreprise ou son bien immobilier à une société holding que l'on crée et contrôle soi-même. Financée par un emprunt bancaire et un crédit-vendeur, cette opération permet de récupérer des liquidités immédiates tout en restant propriétaire et décisionnaire via votre holding.

Quelle est la différence entre un OBO et une vente classique ?

Contrairement à une vente classique où vous perdez le contrôle de votre actif, l'OBO vous permet de conserver le pouvoir décisionnel via la holding. Vous récupérez des liquidités tout en restant actionnaire majoritaire et en continuant à bénéficier des revenus futurs de l'actif vendu.

Quels sont les principaux avantages fiscaux de l'OBO ?

L'OBO transforme des revenus fortement taxés (loyers ou dividendes) en remboursements de compte courant totalement exonérés d'impôt. Il permet également le passage à l'impôt sur les sociétés et la diminution du revenu fiscal de référence.

L'OBO est-il réservé aux grandes entreprises ?

Non, l'OBO s'adresse aux dirigeants de TPE-PME et aux propriétaires de patrimoine immobilier locatif. L'actif doit simplement générer des revenus suffisants et réguliers pour rembourser la dette.

Comment l'OBO facilite-t-il la transmission de mon patrimoine ?

Au moment de sa création, la holding est fortement endettée et sa valeur quasi nulle. C'est le moment idéal pour donner les parts à vos enfants sans fiscalité. Au fil des années, la dette se rembourse et vos enfants récupèrent un patrimoine reconstitué sans droits de donation significatifs.

Combien coûte la mise en place d'un OBO ?

La mise en place d’un OBO (Owner Buy Out) dépend de nombreux paramètres, dont la valorisation de l’entreprise. Chez Etsa Patrimoine, nous accompagnons nos clients dirigeants à chaque étape de l’opération, avec une approche sur-mesure visant à maximiser les avantages patrimoniaux et fiscaux de l’OBO.

Quelle est la durée typique d'un OBO ?

La durée varie entre 10 et 20 ans pour un OBO immobilier (souvent 15 ans), le temps de rembourser la dette. Pour un OBO d'entreprise avec investisseurs, l'horizon est plus court, entre 3 et 7 ans, avec une revente programmée.

Quels sont les risques d'un OBO ?

Les principaux risques sont le surendettement si les revenus diminuent, une requalification fiscale en cas de montage mal sécurisé, et des difficultés de refinancement.

Puis-je réaliser un OBO si mon bien a beaucoup de plus-value ?

L'OBO est déconseillé en cas de plus-value latente importante car la vente déclenchera une imposition immédiate annulant les bénéfices fiscaux futurs. Il est pertinent pour des actifs détenus depuis longtemps (avec abattements) ou acquis à un prix proche de leur valeur actuelle.

Quelle différence entre OBO pur et OBO classique ?

L'OBO pur ne fait intervenir que vous et la banque : contrôle total mais cash-out limité. L'OBO classique intègre des investisseurs au capital de la holding, permettant un cash-out plus important et un accompagnement stratégique, mais avec une dilution de votre participation

Trouvons ensemble les solutions qui vous correspondent vraiment.

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