Stratégie patrimoniale 

Que faire des capitaux issus d’un PEL clôturé par la banque

Publié le
10/10/2025

Introduction

Le Plan Épargne Logement (ou PEL) reste un pilier de l’épargne. Nombreux sont les épargnants à en avoir souscrit un il y a plus de 10 ou 15 ans, souvent sans suivre activement son évolution. Pourtant, à l’issue de sa durée maximale, la banque procède automatiquement à sa clôture, libérant ainsi un capital parfois significatif.

Cet article vous éclaire sur les options disponibles selon vos objectifs, et les erreurs à éviter pour optimiser ce capital récupéré.

Comprendre la clôture automatique du PEL et ses implications patrimoniales

Rappels sur le fonctionnement et la durée de vie du PEL

Le Plan Épargne Logement a longtemps été l’un des piliers de l’épargne. Créé pour favoriser l’accession à la propriété, il séduit encore aujourd’hui de nombreux épargnants grâce à son fonctionnement simple et son taux d’intérêt garanti, fixé dès l’ouverture du contrat. Le PEL impose des versements réguliers et plafonne le capital à 61 200 €, hors intérêts, avec un rendement dépendant de la date d’ouverture de celui-ci.

Mais derrière cette stabilité se cache une réalité souvent mal anticipée : l’arrivée à échéance du plan.

Ce que de nombreux titulaires ignorent, c’est que le PEL a une durée de vie limitée. Au-delà de 15 ans, il est automatiquement fermé par la banque. Ainsi, cette échéance marque un tournant : les fonds sont libérés, et l’épargnant se retrouve avec un capital disponible, souvent significatif mais sans orientation définie.

Que deviennent les intérêts, le capital et les droits associés de votre PEL ?

Lorsque le PEL est fermé, plusieurs éléments patrimoniaux doivent être revus. D’abord, les intérêts produits sont versés en totalité, et depuis 2018, ils sont soumis au prélèvement forfaitaire unique de 30 % (Flat Tax). Le capital ainsi récupéré sort du cadre fiscal et réglementaire particulier du Plan Épargne Logement. Il est versé sur un compte de dépôt, entre dans le patrimoine imposable et doit être pris en compte dans la déclaration de revenus.

Ensuite, un des principaux avantages du PEL qui est le droit à un prêt immobilier à taux préférentiel, devient caduc au moment de la clôture.

Comprendre le Plan Épargne Logement

Ne pas mobiliser les fonds issus du PEL : une erreur aux conséquences réelles

Une perte de rendement et une fiscalité non optimisée à la fermeture

L’un des principaux risques lorsqu’on laisse les capitaux issus d’un PEL sur un compte courant ou un compte d’attente, c’est qu’ils ne sont pas mobilisés et ne travaillent pas. Autrement dit, cet argent reste inactif, sans aucune valorisation, alors même qu’il pourrait générer du rendement ou servir un objectif patrimonial précis.

De plus, les investisseurs se retrouvent face à un risque fiscal. Un capital sorti d’un PEL et laissé sur un compte courant n’est plus logé dans une enveloppe fiscalement avantageuse. Les intérêts futurs produits sur un simple compte rémunéré sont imposés chaque année.

À l’inverse, réinvestir ce capital dans des enveloppes comme l’assurance-vie ou une structure patrimoniale (SCI, holding, contrat luxembourgeois) permet d’optimiser l’imposition. En ne réallouant pas ces fonds, l’investisseur perd un levier puissant de défiscalisation et de capitalisation à long terme.

Un capital mal alloué dans la stratégie patrimoniale globale

Enfin, beaucoup de particuliers considèrent les fonds issus de leur PEL comme un “bonus” ou une somme isolée. C’est une erreur : ces liquidités doivent s’intégrer dans votre allocation globale d’actifs.

En effet, la structuration du patrimoine est déterminante pour optimiser rendement, sécurité et transmission. Laisser des montants importants “au repos” déséquilibre cette structure et réduit l’efficacité de votre stratégie patrimoniale globale. Pour ces raisons, l’idéal est de se faire accompagner par un cabinet de gestion de patrimoine comme Etsa Patrimoine.

Quels choix d’allocation selon vos objectifs patrimoniaux ?

La libération d’un capital à la suite de la clôture d’un PEL, souvent accumulé sur plus d’une décennie, offre une opportunité pour repositionner intelligemment ses actifs. Pourtant, il n’existe aucune réponse universelle : la bonne allocation dépend exclusivement de vos objectifs patrimoniaux, de votre horizon de placement, de votre situation fiscale et de votre profil de risque.

Objectif : sécuriser le capital avec une disponibilité rapide

Si votre priorité est la protection du capital et sa disponibilité à court terme, plusieurs solutions s’offrent à vous, bien que leur rendement soit limité. Ce sont des options utiles pour les profils prudents ou en phase de transition patrimoniale.

Les livrets réglementés (Livret A, LDDS) sont une réponse simple, défiscalisée et liquide. Leur plafond est toutefois restreint, ce qui limite leur intérêt pour les capitaux importants.

Une autre alternative est l’assurance-vie en fonds euros. Moins liquide qu’un livret, ce support garantit toutefois le capital. L’avantage réside également dans le cadre fiscal favorable de l’assurance-vie : après huit ans, les rachats partiels bénéficient d’un abattement annuel de 4 600 € (9 200 € pour un couple), réduisant l’impact fiscal.

Cette stratégie sécuritaire est pertinente si vous avez un besoin à court terme.

Objectif : valoriser le capital sur le moyen ou long terme

Si votre horizon dépasse cinq ans et que vous souhaitez faire croître le capital, les possibilités se diversifient. L’objectif ici est de générer des revenus réguliers.

L’assurance-vie reste la solution la plus souple et la plus efficiente sur le plan fiscal. Elle permet d’accéder à un large éventail de supports : actions, obligations, fonds thématiques, SCPI, Private Equity, etc. Une répartition maîtrisée entre fonds euros et unités de compte permet d’adapter le niveau de risque. C’est également un excellent outil de capitalisation différée, avec une fiscalité attractive à long terme et une grande flexibilité en termes de rachats.

Les SCPI de rendement offrent une exposition à l’immobilier tertiaire (bureaux, santé, logistique) avec une mutualisation du risque et une gestion déléguée. Leur rendement oscille entre 4% et 8% nets selon les sociétés de gestion. Ces supports sont adaptés pour générer des revenus réguliers, tout en diversifiant un patrimoine déjà exposé à l’immobilier en direct.

Autre alternative puissante pour les patrimoines importants : le club deal immobilier. L’accès est souvent réservé à des investisseurs qualifiés, avec des tickets d’entrée à partir de 100 000€. En contrepartie, le potentiel de rendement est significatif (souvent supérieur à 8 % net) et les actifs visés sont de qualité institutionnelle : immobilier prime, réhabilitation de prestige, immobilier géré.

Les produits structurés, également, peuvent permettre de sécuriser partiellement le capital tout en captant une performance indexée à un actif sous-jacent (indices, actions, taux). Ils sont souvent utilisés pour des horizons de 3 à 6 ans, et intégrés, notamment, dans une assurance vie ou un plan épargne retraite.

Découvrir notre guide sur les produits structurés

Objectif : anticiper la transmission et structurer le patrimoine

Le capital issu d’un PEL peut également servir à préparer une transmission future, qu’elle soit successorale ou patrimoniale. Cette logique s’impose notamment lorsque l’on souhaite anticiper la répartition de son patrimoine entre enfants ou optimiser les droits à payer.

L’assurance-vie est une pierre angulaire de la transmission. Elle permet de désigner librement un ou plusieurs bénéficiaires, de rédiger une clause bénéficiaire sur mesure, et de transmettre jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire (pour les primes versées avant 70 ans), hors succession. De plus, le souscripteur garde le contrôle du capital tant qu’il est en vie.

Le démembrement de propriété, qu’il s’agisse de liquidités ou d’un actif acquis avec le capital du PEL, permet d’anticiper la transmission tout en conservant l’usage ou les revenus du bien (usufruit).

Conclusion

La clôture automatique de votre Plan Épargne Logement ne doit pas être perçue comme une simple formalité bancaire, mais comme une véritable étape stratégique dans la gestion de votre patrimoine. Qu’il s’agisse de sécuriser des liquidités, de dynamiser leur rendement ou de préparer une transmission, les choix d’allocation possibles sont nombreux, à condition d’être guidés par une vision claire de vos objectifs patrimoniaux.

Que devient l’argent de mon PEL lorsqu’il est clôturé automatiquement par la banque ?

Lorsque votre PEL atteint sa durée maximale de vie (15 ans de phase d’épargne), la banque procède à sa clôture automatique. Le capital accumulé ainsi que vos versements et les intérêts sont alors versés sur votre compte courant ou un compte d’attente. Vous perdez également le droit à prêt attaché au plan, et les intérêts deviennent imposables (soumis à la flat tax de 30 %, sauf cas particuliers). Il s’agit donc d’un moment stratégique pour décider comment réallouer ces fonds de manière pertinente.

Quels sont les risques à ne rien faire du capital issu de mon PEL fermé ?

Laisser ce capital inactif sur un compte courant revient à perdre en pouvoir d’achat à cause de l’inflation, sans aucun rendement. De plus, ce capital n’est plus logé dans une enveloppe fiscalement avantageuse, ce qui augmente la pression fiscale sur vos revenus financiers. Enfin, un capital mal intégré dans votre stratégie globale peut déséquilibrer votre allocation d’actifs et nuire à vos objectifs de performance ou de transmission.

Que faire avec les capitaux issus d’un PEL clôturé selon mes objectifs patrimoniaux ?

Tout dépend de vos priorités. Si vous recherchez la sécurité et la liquidité, des solutions comme les livrets réglementés, les comptes à terme ou le fonds euros d’une assurance-vie peuvent convenir. Pour dynamiser votre épargne, tournez-vous vers l’assurance-vie multisupport, les SCPI ou les club deals immobiliers. Enfin, si votre objectif est la transmission, envisagez l’assurance-vie (clause bénéficiaire), le démembrement de propriété ou l’intégration dans une stratégie de holding patrimoniale.

Quels sont les inconvénients du PEL ?

Le PEL offre un rendement figé souvent inférieur aux taux actuels du marché. Il est plafonné à 61 200 €, peu flexible, et devient fiscalisé après 12 ans. Passé 15 ans, les versements sont bloqués, le droit à prêt disparaît et la banque peut le clôturer automatiquement. Ce produit, autrefois attractif, n’est aujourd’hui plus adapté à une gestion patrimoniale active.

Quels sont les frais de clôture d'un PEL ?

Généralement il n’y a pas de frais de clôture de PEL.

Trouvons ensemble les solutions qui vous correspondent vraiment.

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